Charleroi DC : on avance à grands pas !
Si les travaux de revitalisation de l’espace urbain débutent, ceux du Grand Palais, de l’emblématique bâtiment Zénobe Gramme et d’autres, connexes, qui doivent engendrer le futur Campus UCharleroi et qui ont déjà démarré depuis quelques mois se poursuivent à cadence accélérée, à la ville-haute.
A tel point que, parole d’entrepreneurs, d’architectes et autres partenaires de ce pharaonique projet de rénovation de la ville-haute, tout devrait être finalisé dans les délais. Ce qu’a pu venir constater, de visu, le bourgmestre Paul Magnette (et quelques journalistes), ce mercredi matin.
Etant donné la complexité et la taille de ce projet qui, l’un dans l’autre représente tout de même, dixit Anne Meessen, coordinatrice de sa mise en oeuvre pour la Ville de Charleroi, quelques 250 à 300 millions d’euros, des difficultés administratives rencontrées depuis 2015,… on a un moment craint le pire en ce qui concerne la possibilité de tout finaliser dans les délais impartis, ceux-là mêmes conditionnant les subsides octroyés par l’Europe notamment, via les Fonds Feder, et la Région wallonne.
Au Diable la peur et les angoisses de ne jamais voir aboutir ce colossal projet présenté, à juste titre, comme le pendant de ce qui a été réalisé à la ville-basse lors d’une précédente programmation des Fonds structurels européens. Aujourd’hui, l’heure est plutôt à l’optimisme. Et l’idée que les échéances seront respectées semble ne plus être un plan sur la comète. On a encore un peu de mal a y croire, c’est vrai, quand on voit l’état des chantiers, celui du Palais des Expos (voir les photos d’ Alex Delepinne) est sans doute celui qui nous a laissé le plus dubitatif lors de la petite visite presse présidée par le bourgmestre, mercredi matin, mais bon !, faisons confiance à tous ces entrepreneurs, architectes, ingénieurs, conducteurs de travaux, et autres paysagistes qui nous ont assurés qu’on verra bien, en temps et en heure, le bout du tunnel de ce projet multi-facettes de rénovation urbaine très attendu par les citoyens, mais aussi par tout le tissu social, éducatif, culturel et économique de la métropole sambrienne.
On l’a déjà dit, Charleroi District Créatif regroupe un ensemble de projets concentrés autour d’un programme d’investissements intégré et cohérent. Parmi ces projets, certains apparaissent comme emblématiques, à l’instar de la rénovation de l’ancien Palais des Expositions qui deviendra le « Grand Palais », la création d’un Centre Universitaire (Cité des Métiers) dans le bâtiment Zénobe Gramme, la revitalisation de l’espace urbain (reconfiguration de plusieurs boulevards, transformation de la trémie sous le boulevard Solvay et création d’un accès direct au petit ring à partir du parking des Expos), la rénovation du coeur historique de Charleroi (la Place Charles II et la Place du Manège), la requalification des quais de la Sambre (la rive droite), ou encore la mise en œuvre du Plan lumière.
Un mot du Palais des Expositions, par lequel débutait notre périple matinal. Comme on peut le voir depuis le petit ring ou l’avenue de l’Europe, les travaux qui s’y déroulent sont gigantesques. Mais il faut être « dedans » et parcourir ces halls vident des brouhahas des Arts Ménagers qui résonnent encore pour imaginer l’immensité de la tâche. « Il y en a encore pour un an et demi de travaux. Nous sommes juste au milieu du planning. L’objectif est de terminer pour fin 2022. Une mise en concession est même envisagée dans le courant du premier semestre 2023 ».
Pour rappel, le projet consiste ici à reconditionner une infrastructure plus adaptée aux besoins d’aujourd’hui. Des 60.000 m² de suprficie d’hier, le Grand Palais de demain n’en conservera plus que 25.000. Ils se distribueront en surfaces d’exposition et salles de conférence polyvalentes. Le tout sera conçu de manière à pouvoir les agencer selon les besoins. Bref, c’est un outil revitalisé, plus fonctionnel et moins énergivore qui est annoncé. La fin justifiant les moyens : C’est sûr, on n’y est pas allé avec le dos de la cuillère. Une grande saignée a été opérée en plein cœur qui divisera en deux blocs le mastodonte. Celui de droite (halls 1, 3 et 5) fera la part belle à l’événementiel tandis que celui de gauche sera surtout réaménagé en parking. Environ 700 places sont annoncées sur 3 niveaux. Entre les deux, le hall d’Honneur fera place lui à un point de passage végétalisé à même de relier, le haut et le bas de la ville au niveau de la rue de l’Ancre. Si on a beaucoup abattu, on conservera tout de même les principaux éléments architecturaux de l’édifice, à l’instar de la fameuse coupole en verre et les autres entrées de lumière du même acabit.
Coût du lifting : 48 millions d’euros cofinancé à 90% par l’Eutrope et la RW (10% à charge de la Ville).
Autre bâtiment emblématique participant à la cause : le Zénobe Gramme. Il est destiné, on le sait, à devenir l’épicentre du futur Campus UCharleroi. Celui-ci a été élaboré afin de permettre aux jeunes de la région de poursuivre des études de type universitaire à proximité de leur domicile. Grâce à sa reconversion – réalisée dans le respect du patrimoine dans la mesure où il est classé- le bâtiment Gramme comprendra, à terme, sur près de 19.000 m², des auditoires et des espaces confortables pour des chercheurs dans les domaines des sciences humaines et sociales, des sciences exactes et de la vie et des sciences de l’ingénieur. Il devrait être fonctionnel pour la rentrée académique 2023. « Il manquait un vrai campus à Charleroi. C’est une véritable révolution, il me tarde qu’il soit opérationnel. Il était essentiel d’investir dans la formation supérieure, universitaire, et l’offre de formation continuée. Ceci afin de toucher le public le plus large possible et la volonté de développer mais surtout de garder à Charleroi les talents susceptibles de contribuer au redéploiement de la ville et de son bassin de vie » indiquait le bourgmestre Paul Magnette.
Les bâtiments Solvay et Maçonnerie, qui font aussi partie du Campus UCharleroi, seront également réaménagés pour être équipés de laboratoires et de salles de cours. Le montant de l’ensemble des travaux entrepris à cette fin sur le site historique de l’Université du Travail est de 45 millions d’euros.
Enfin, autre pièce du puzzle : l’ancienne chaufferie. Après d’importants travaux de rénovation toujours en cours (ils devraient être terminés pour septembre prochain), il accueillera, sur 2500 m², le Centre de Compétence wallon lié au design. On parle ici d’un investissement Feder de 3,7 millions d’euros.
L’autre pan de Charleroi DC : le chantier des espaces publics
Malgré le retard du processus administratif les subsides européens, conditionnés à des délais précis, ne sont pas non plus en péril. La rénovation et la redynamisation des Espaces publics de la Ville haute représente un budget total de 43 millions d’euros (cofinancé à 90% par l’Union européenne et la Région wallonne). Cette phase vient de démarrer avec, notamment, la fermeture définitive du trafic sous le tunnel Rouillier.
Globalement, cet aspect du projet concernera :
La place Charles II : le coeur historique de la Ville où se dressent l’Hôtel de Ville et le Beffroi de Charleroi classé au Patrimoine mondial de l’UNESCO, doit être l’espace public de référence où la perception des différentes facettes de la ville sera la plus évidente et la plus symbolique : un écrin pour l’Hôtel de Ville. La Place Charles II sera dédiée aux piétons et les petites rues ceinturant l’Hôtel de Ville seront rénovées.
La place du Manège sera traitée de manière sobre et végétale permettant l’organisation de manifestations diverses.
La rue Neuve et la rue de la Régence, liens entre la place Charles II et le Square du Monument seront rénovés.
L’avenue de Waterloo, l’avenue Henin et le Square du Monument qui constituent un grand axe d’entrée du coeur de ville seront complètement mis à neuf. Le Monument sera conservé dans une toute nouvelle scénographie faisant la part belle aux jeux et au développement du commerce.
Le boulevard Bertrand sera réaménagé de manière remettre la circulation en son centre et à élargir les trottoirs pour inviter à la balade, agrandir les espaces publics, améliorer la mobilité douce et rationaliser le stationnement.
L’axe Solvay-Beaux-Arts-Université du Travail relie plusieurs lieux symboliques (Eden, Palais des Beaux-Arts, Manège, Palais des Expositions, Université du Travail, BPS22, Centre universitaire Zénobe Gramme…). L’enjeu est de parvenir à transformer l’esplanade existante en un véritable itinéraire de déplacement doux (piéton et vélo uniquement), afin de retisser le lien entre le centre-ville et deux futures grandes polarités que sont le Campus des Sciences, des Arts et des Métiers (plateau de l’UT) et le pôle multimodal de l’événementiel (Expo/congrès – Beaux-Arts).
La reconversion complète de la trémie en parking et accès parking, ainsi que l’amélioration de l’offre de stationnement s’inscrivent pleinement dans cet objectif de connexion des pôles urbains. Ainsi transformé, cet espace sera traité sous la forme d’un axe intégré et cohérent où le piéton aura la priorité.
Liste complète des espaces rénovés : place Charles II, square du Monument, place du Manège, boulevard Bertrand, boulevard Solvay, boulevard Roullier, tunnel « Roullier », rue Neuve, rue de la Régence, carrefour du boulevard Janson avec la rue Neuve, la rue de la Régence et le Square du Monument, avenue de Waterloo, avenue Hénin, rue du Dauphin, rue du Beffroi, rue Turenne.