Des cabines pour mesurer la qualité de l’air, en ville
T rois stations fixes vont mesurer et analyser en permanence l’impact de certains polluants émis par les tuyaux d’échappement de nos voitures sur la qualité de l’air, à Charleroi. A des endroits clé. L’opération, initiée par l’AWAC et mise en oeuvre par l’ISSeP durera un an. Une aubaine pour la Ville !
Une aubaine, oui, car, ces trois stations, contrairement à celles déjà présentes sur le territoire carolo depuis près de trois décennies — par exemple du côté du bd Mayence, à Lodelinsart ou encore le long de la Sambre, à Marchienne — sont spécifiquement dédiées à mesurer ce qu’il ressort des tuyaux d’échappement des véhicules motorisés. Or, quand on sait qu’aujourd’hui, ce ne sont plus forcément les industries qui polluent le plus mais bien les voitures, camions et autres motos, on comprendra tout l’intérêt de voir s’implanter ces stations de captage dans la perspective d’une (ré)actualisation du Plan communal de mobilité.
“Ces installations font suite à la demande de l’Agence Wallonne de l’Air et du Climat (AWAC) dans le but d’évaluer la pollution à des endroits fortement impactés par le trafic à Charleroi, ceci préalablement à l’installation d’une nouvelle station de mesure permanente et conforme aux exigences européennes” précisait lors d’un point presse l’échevin en charge de la Transition écologique, de la Mobilité et de la Sécurité routière, Xavier Desgain, ce lundi matin. “Soucieuses de l’amélioration de la qualité de l’air à Charleroi, les autorités communales soutiendront l’implantation de stations supplémentaires, notamment pour mesurer l’impact de la future ligne de bus à haut niveau de service”.
Ca, c’est dans une seconde phase parallèle et complémentaire. En attendant, l’opération, qui budgétairement ne coûtera pas un centime à la Ville, se concentre donc sur les trois cabines de mesure installées en centre-ville. “Nous sommes convenus, avec l’Institut Scientifique de Service Public (ISSeP) de les installer en des endroits du centre-ville où le trafic routier est le plus présent tout en tenant compte des futurs travaux qui vont être menés dans le cadre de Charleroi DC à la ville-haute” ajoutait l’édile. A savoir, près de la station de métro Parc, à l’avenue Willy Ernst, derrière la piscine Hélios, sur la Nationale 5 et à un autre lieu qui reste à définir. “Ce qui va nous intéresser, ce sera de voir comment on pourra rapporter les résultats au Plan communal de Mobilité”. Qui pourrait donc être revu et corrigé en conséquence.
Concrètement, ainsi que nous le confiaient Benoit De Bast (AWAC) et Sébastien Fays (ISSeP), les cabines, montées sur remorque, mesureront en continu les concentrations en oxydes d’azote, en monoxyde de carbone, la concentration des particules fines PM10 et PM 2.5 ainsi que du black carbone. “Toutes les demi-heures, ces mesures seront envoyées sur un serveur, ce qui permettra, en les agrégeant, de les comparer aux normes prescrites par l’Europe en cette matière au travers de sa Directive 2008/50.”
On l’a dit, l’opération devrait s’étaler sur une année environ. Des trois stations, il n’en subsistera qu’une à terme qui fera office de station de mesure permanente renseignée auprès des institutions européennes au même titre que celles de Namur ou de Liège.
On l’a dit aussi, à la demande des autorités communales, l’opération devrait voir l’installation de stations de mesure sur le tracé du (futur) bus à haut niveau de service. “De façon à avoir une image “avant” et une image “après”, dixit l’échevin Xavier Desgain. Deux sont prévues sur la N5. Complémentairement à celle déjà présente déjà présente à hauteur de la piscine Hélios, une seconde devrait être placée au niveau du rond point de Couillet-Queue ; deux autres le seront sur la N51, sans doute à proximité du musée de la Photo et près de la rue du Beau Site, à Mont/Marchienne.