La Ville de Charleroi, à la demande expresse de l’échevin de l’Energie et de la transition écologique Xavier Desgain, a décidé d’éteindre partiellement son éclairage public de minuit à 5 heures du matin, elle a évidemment chargé ORES de mettre en œuvre cette décision et ce jusqu’au 31 mars 2023, date à laquelle une évaluation sera opérée qui débouchera sur le maintien ou l’adaptation de la mesure en fonction des résultats.
La mesure vise évidemment à faire des économies d’énergie en ces temps troublés par une guerre aux frontières de l’Europe et une envolée des prix de l’énergie qui a mis tous les pouvoirs face à leurs responsabilités. Et des économies, la Ville va en faire grâce à cette mesure : les estimations évaluent à 50.000 euros la somme épargnée chaque mois par la Ville sur cette seule mesure.
Charleroi a sans doute mis un peu plus de temps que d’autres communes à franchir le pas mais, fidèle à l’adage qui va piano va sano, elle a préféré prendre son temps et consulter les services les plus concernés que sont la Planification d’urgence, la zone de police et la zone de secours qui ont pu réfléchir sereinement aux conséquences d’une telle décision, en mesurer l’impact et prendre les dispositions qui s’imposeront, Charleroi a aussi pu profiter de l’expérience d’autres communes qui ont pris des mesures similaires et qui ont pu constater des phénomènes surprenants.
Ainsi, contrairement à ce que l’on pourrait penser, cette absence d’éclairage n’entraîne pas forcément une hausse des vols dans les habitations ou les voitures : les voleurs sont en effet gênés par l’obscurité, leurs véhicules sont plus vite repérés. Quant aux accidents de la route, ils n’augmentent pas non plus : la période de 0H à 5H est vraiment celle du creux automobile et celles et ceux qui circulent dans cette obscurité, (qui est plutôt la règle en France, rappelons-le) prennent d’autant plus de précautions.
La Ville a cependant veillé à anticiper les problèmes : le rétablissement de l’éclairage doit pouvoir se faire de manière souple et rapide en cas d’urgence, de conditions climatiques exceptionnelles, de chantiers en cours, de manifestations à caractère festif qui nécessiteraient de l’éclairage (on pense évidemment au Carnaval).
Elle va aussi veiller à s’assurer auprès de la zone de secours de la disponibilité en urgence de matériel d’éclairage de lieux (notamment d’accidents) qui seraient plongés dans l’obscurité.
Enfin, il faut souligner que toute la ville ne sera pas entièrement dans le noir : seules 150 cabines ORES sur 785 sont concernées et les voiries régionales, dont nombre d’axes importants, resteront éclairées. D’autres points sensibles garderont leur éclairage : les accès des commissariats de police, les urgences hospitalières, les gares ouvertes au-delà de minuit de même que l’intraring et les cœurs urbains de Marchienne-au-Pont et Gosselies.