Mobilité post confinement : l’intraring fait sa mue, la mobilité active encouragée
Dans le cadre du déconfinement, la ville de Charleroi a décidé d’accélérer la mue de sa mobilité pour apporter, dans les semaines qui viennent, des solutions plus durables en tenant compte du fait que les transports en commun ne pourront pas absorber l’importante demande de déplacements dans un contexte sanitaire compliqué.
Afin que les reports de mobilité ne se fassent pas tous sur la voiture individuelle, ce qui induirait des problèmes de circulation absolument insolubles et une surpollution qui n’est pas acceptable, la ville de Charleroi a décidé de prendre des mesures fortes et rapides afin de diminuer la pression automobile en ville tout en ménageant pour les modes de transports actifs, des parcours plus confortables et sécurisés. Charleroi emboîte ici le pas de nombreuses grandes villes : Bruxelles (et son pentagone), Verviers, Namur, sans compter les exemples que l’on peut observer à l’étranger où la Colombie a joué les précurseurs avant de voir des pays aussi importants que les Etats-Unis, le Canada, l’Allemagne, lui emboîter le pas.
Charleroi ne sera pas en reste : une note de l’échevin de la Mobilité, Xavier Desgain, a été approuvée ce mardi matin en collège qui fixe les grandes lignes des mesures qui seront prises dans les prochains jours voire les prochaines semaines pour transformer la mobilité à Charleroi. La plupart de ces mesures figuraient déjà dans le plan communal de mobilité ; le déconfinement et ses exigences inédites ont juste accéléré leur mise en œuvre.
La période de déconfinement permet en effet de constater des évolutions importantes en matière d’usages : les trottoirs ne servent plus uniquement à circuler mais également à faire la file devant des commerces, les cyclistes sont beaucoup plus nombreux à circuler en ville, le manque de places dans les transports en commun pourrait impliquer un appel plus important encore à la voiture.
La ville de Charleroi consciente de ces enjeux et soucieuse d’apporter des solutions qui ne mettent pas en péril la santé et la sécurité des usagers tout en garantissant la fluidité du trafic, a décidé d’un ensemble de mesures.
Passage en zone 30 de l’intraring et du cœur de Gosselies, fermeture provisoire de tronçons, des espaces pour les terrasses, etc.
La plus emblématique est évidemment la mise en zone 30 de l’intraring et du cœur de Gosselies en maintenant les zones de rencontres (où la vitesse est limitée 0 20km/H, voire au pas) et les zones piétonnes existantes.
La fermeture temporaire de tronçons de voirie à la circulation des voitures, dans certains quartiers et à proximité d’écoles ou de lieux publics sera aussi implémentée.
Pour les cyclistes, une série de voiries feront l’objet d’un marquage temporaire (là où des travaux devront permettre aux infrastructures une plus grande sécurité des cyclistes), ou définitif là où il pourra l’être, afin de sécuriser les parcours cyclables en cette période où de nombreuses personnes redécouvrent la pratique du vélo ; des emplacements de stationnement vélo sécurisés, qui étaient prévus, seront installés plus rapidement.
La convivialité doit être prioritaire en cette période de post confinement où les gens ont besoin de se retrouver : des mesures spécifiques seront prises afin de faciliter l’installation des terrasses dans le secteur de l’Horeca si durement impacté. L’agrandissement des terrasses doit être une priorité pour cet été.
L’apaisement de la circulation dans les quartiers d’habitat a toujours été une demande forte de la part de la population : il y sera pourvu, plus particulièrement en période de vacances scolaires, afin de permettre aux enfants de mieux s’approprier l’espace public : en effet, les plaines, stages et camps restent incertains à ce stade, moins de gens partiront en vacances cette année.
Les piétons verront leurs itinéraires sécurisés et les impasses débouchantes feront l’objet d’une signalisation ad hoc, grâce à un cadastre de celles-ci qui a été réalisé grâce à une belle collaboration des citoyens et qui ne pourra qu’encourager la marche.
La création de stationnement en bordure de l’intraring sera accélérée, en particulier sous les ouvrages du R9. La mise en place de stationnements dépose-minute sera aussi étudiée et mise en œuvre, éventuellement combinée avec des pedibus.
Ces mesures feront bien entendu l’objet d’une évaluation qui permettra de corriger et d’adapter les mesures avec le plus de souplesse. La concertation et l’information sont également très importantes : les acteurs concernés seront régulièrement interpellés, les conseils consultatifs cyclo piéton et sécurité routière mis sur pied et à contribution, le Gracq également. Tout le monde est concerné par ces mesures mais les riverains dont la voirie fera l’objet d’aménagements particulier ou de mesures d’interdiction, seront contactés et disposeront de toutes les informations nécessaires.
Enfin, le moment est particulièrement bien choisi également pour activer les programmes de remise en selle, par exemple pour les élèves des écoles et les personnes intéressées par l’apprentissage du vélo dans la circulation.
Les enjeux sont très importants : ils redessinent la mobilité dans la première ville de Wallonie et vont entraîner la mobilisation de nombreux services communaux mais aussi des partenariats avec Charleroi Métropole.