La pelouse d’honneur du cimetière de Marcinelle abrite encore aujourd’hui 17 corps non identifiés des victimes de la catastrophe du Bois du Cazier. Voici deux ans, Michele Cicora, soutenu par sa soeur Ilda, et son frère Dante, adressait aux autorités belges et italiennes une requête inédite. Fils de Francesco Cicora, victime du tragique accident du 8 août 1956 Michele demandait la reconnaissance de son père, enseveli sans avoir pu être identifié au préalable. Ce qu’il qualifie comme une bataille bureautique et un calvaire émotionnel va enfin trouver son aboutissement. En effet, après un parcours du combattant mené pendant deux ans se transformant peu à peu en un élan de solidarité aussi impressionnant qu’inédit, le processus d’identification des 17 victimes non identifiées de la catastrophe du Bois du Cazier (12 Italiens, 2 Belges, un Allemand, un Algérien, un Grec) va enfin être lancé. En juin 2019, le Bois du Cazier, vers lequel s’était tout naturellement tournée la famille Cicora choisissait de la soutenir dans cette requête, multipliant les contacts et les démarches, encore compliqués par la pandémie du Covid-19. De plus, la pelouse d’honneur du cimetière de Marcinelle est, comme le site du Bois du Cazier, classée au Patrimoine mondial de l’Unesco…
Le 4 octobre prochain, le DVI (Disaster Victim Identification) service de la Direction centrale de la police technique et scientifique de la Police judiciaire fédérale entamera une mission inédite, 65 ans après la catastrophe, au service de l’Histoire et des familles des victimes. C’est en effet à cette date que débutera l’exhumation des corps. Pour chacun des nombreux partenaires impliqués, l’espoir est que, pour les commémorations de l’anniversaire de la tragédie, le 8 août 2022, un nom ait pu être attribué à chaque corps avec, parallèlement, une pelouse d’honneur réaménagée par les services de la Ville, afin de mieux répondre à cette appellation. Entretemps, ce sont les techniques de police scientifique les plus modernes qui auront été mises en œuvre avec, entre autres, l’appui d’Interpol et des experts de plusieurs universités pour, notamment, trouver la correspondance entre l’ADN des familles des victimes et celui qui sera prélevé sur les restes après exhumation. Des techniques qui pourraient même aller jusqu’à la reconstitution des visages en 3D à partir de la boîte crânienne…
Les différents partenaires institutionnels et privés de cette opération sont : Le DVI (Police Technique et Scientifique de la Police Judiciaire), INTERPOL, la Protection Civile de Crisnée et de Brasschaat, les Pompes Funèbres Fontaine, Maître Jean-Philippe Mayence, la Ville de Charleroi, la Police Locale de Charleroi, l’Institut Médico-légal de Liège, l’Institut National de Criminalistique et de Criminologie (INCC), l’Institut Royal des Sciences naturelles de Belgique (IRScNB), la Clinique Universitaire de Leuven (UZL), l’Institut Médico-légal Hainaut-Namur, la Vrije Universiteit Brussel (VUB), les Odontologues Eddy Devalck et Hugues Grégoir, le photographe-reporter Denis Gauvain, Cuberdon Productions en la personne de David Oxley. Avec la coordination et la recherche scientifique et historique du Bois du Cazier. Tous ont soutenu la requête de Michele Cicora dans un grand élan de solidarité, contribuant à un devoir de mémoire.